ORIGINE DES CHALOUPE À VAPEUR SUR LÉMAN 

Ce genre de bateau était connu en Angleterre et en Amérique, sous le nom de “steam launch” ou de “fantail launch” dont la traduction la plus fidèle du premier terme pourrait être: ”chaloupe à vapeur”. ”Fantail launch” fait référence à la forme de sa poupe arrondie, à queue en éventail. En français ce genre de poupe est appelé «cul de poule». Au début des années 1900, les progrès de la mécanique et la production de moteurs à haut régime entraine la construction de coques planantes aux formes résolument différentes de ces chaloupes à cul de poule.
Bateaux lents (max 10 à 14 km à l’heure environ), aux formes très pincées à l’avant, ces coques étaient particulièrement adaptées à la propulsion à la vapeur et aux premiers moteurs à combustion interne à faible régime. Ce genre d’embarcation de plaisance est apparu à la fin du XIXe siècle sur le Léman. La plus ancienne mention attestée de ce type de bateau est la chaloupe Lara construite en 1883. Il est douteux que des chaloupes de ce genre aient été construites encore après 1910 sur le Léman, exception faite de la Compagnie des Mouettes Genevoises qui exploite des bateaux de cette forme mais de taille plus importante (14 mètres) pour le transport des passagers. Cette forme de carène lente correspond très bien à une exploitation de type service portuaire ou traversée de la rade pour laquelle la rapidité n’est pas le principal critère d’exploitation. La finesse de ces embarcations garantit, par contre, une très faible consommation de carburant.

Les Mouettes, telles qu’on les voit sur cette vue ancienne, sillonnent encore aujourd’hui la rade de Genève.

L’HISTOIRE DU “STEAM LAUNCHE”

Ce genre de bateau était connu en Angleterre et en Amérique, sous le nom de “steam launch” ou de “fantail launch” dont la traduction la plus fidèle du premier terme pourrait être: ”chaloupe à vapeur”. ”Fantail launch” fait référence à la forme de sa poupe arrondie, à queue en éventail. En français ce genre de poupe est appelé «cul de poule».
L’introduction de ce type d’embarcations se confond avec l’avènement d’une société bourgeoise et l’avènement de la notion de loisir, dont la navigation de plaisance est une des composantes importantes dans les pays anglo-saxons. Parallèlement, les améliorations techniques apportées aux machines à vapeur permirent de construire des machines plus petites et légères, tournant plus rapidement et adaptables à de petites embarcations. C’est dans les années 1860 que sont produites en Angleterre les premières « Steam Launches ». Les chantiers de John Samuel White à Cowes, de John Thornicroft et de Yarrow sont bientôt suivis par ceux d’Herreshoff aux États-Unis vers 1870. Le jeune Alfred Yarrow, détenteur de brevets concernant des voitures et des engins agricoles à vapeur était au bord de la faillite quand il se lança dans la construction de ”Steam Launches”. De 1868 à 1875 il en lança plus de 300, pour des gentlemen riverains de la Tamise puis comme chaloupes de navires en mer. Ce chiffre montre le spectaculaire essor de la navigation de plaisance à vapeur, principalement sur les eaux intérieures. Ce chantier naval devint, jusqu’en 1908, un des principaux constructeurs de bateaux et de machines à vapeur du Royaume-Uni. Connue sous le nom de Yarrow Shipbuilders Limited jusqu’en 1981, cette firme est encore active au sein du groupe BAE Systems Maritime. »